Traitements Inhumains en Cote d Ivoire: LE JOURNAL FRANCAIS Le Monde denonce le calvaire des centaines de prisonniers politiques pro Gbagbo en Cote dIvoire
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Selon un rapport que Le Monde Afrique a pu consulter, ils seraient plus de 300 prisonniers politiques, la plupart n’ayant pas encore fait l’objet de jugement. A la date du 15 janvier, 85 d’entre eux ont été graciés.
Ils ont en commun d’être des partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo, déchu en avril 2011 après une longue crise postélectorale. Si certains sont d’anciens soutiens (militaires et politiques) du régime, la majorité des détenus est constituée d’anonymes (sans-emploi, ouvriers, planteurs, étudiants, footballeurs, pasteurs…)
La seule femme figurant dans le rapport est Simone Gbagbo. L’ex-première dame est détenue à l’Ecole de gendarmerie d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne.
Si le pouvoir à Abidjan réfute l’appellation de « prisonniers d’opinion » pour qualifier ces derniers, le ministre ivoirien de la Justice admet toutefois qu’ils sont 234 à être encore détenus.
Le rapport annuel 2014-2015 d’Amnesty International sur la Côte d’Ivoire note que 600 détenus de la crise postélectorale étaient attendus pour être jugés en 2015. Le document très détaillé consulté par Le Monde Afrique, affiche, lui, 311 noms de pro-Gbagbo derrière les barreaux avant la libération des 85 graciés.
Au regard du document que Le Monde Afrique a consulté, 219 prisonniers sont retenus à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), la plus grande prison du pays. Les 92 autres, après avoir transité par le grand centre pénitencier abidjanais, ont été transférés soit au camp pénal de Bouaké, soit à Dabou (sud du pays), à Séguéla (nord) ou encore à Dimbokro (centre). 31 manifestants d’une marche interdite de l’opposition ont été placés sous mandat de dépôt pour « troubles à l’ordre public » le 19 septembre 2015. Et 27 personnes sont poursuivies pour des affaires similaires.
Quel est leur état de santé ?
Ces trois dernières années, au moins un prisonnier politique est mort à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA). En 2014, Amnesty International rapportait que trois détenus étaient décédés dans des circonstances qui restent floues. Depuis 2011, on compte une dizaine de décès au total.
Selon le document obtenu par Le Monde Afrique, 49 prisonniers politiques souffrent actuellement de maladies diverses et de traumatismes liés à leur longue détention : treize d’entre eux souffrent d’hypertension artérielle et deux de diabète, trois sont atteints de tuberculose. Leurs proches ont toujours plaidé pour une évacuation hors de la MACA.
Source: Boguhé Zalou ILe Monde ( Journal français):