LEÇON DE SAVOIR VIVRE À OUATTARA : SORO COTON, COLLABORATEUR DU PRESIDENT LAURENT GBAGBO, UTILISE LES SAGESSES DU PORO, TRADITION ANCESTRALE SENOUFO, POUR ENSEIGNER LES BONNES VERTUES DÉMOCRATIQUES AU DICTATEUR OUATTARA ALASSANE !
Soro SEYDOU, le collaborateur du président Laurent Gbagbo apprend la sagesse, la dignite et l'honneur au dictateur Alassane Dramane Ouattara
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RÈGLES ET VIE COMMUNAUTAIRE
La comédie électorale organisée par le pouvoir RHDP en Côte d’Ivoire vient d’arrêter sa danse macabre avec l’annonce de pseudo résultats électoraux. Comme il fallait s’y attendre, la CEI annonce « la réélection de Monsieur Alassane Ouattara comme président de la République de Côte d’Ivoire ». Je me serai tue, lassant le temps au temps (l’autre nom de Dieu) de faire son travail. Mais, ma conscience me gronde et mon silence risque d’être aussi lourd qu’une pierre à porter sur la tête sans coussin pour amortir la douleur. Car je fais partie de cette frange d’âge qui a la lourde tâche de transmettre à ceux qui viennent après nous, les enseignements de ceux qui sont devant nous et auxquels le Tout-Puissant accorde encore sa grâce d’être là.
Mais avant tout propos, j’adresse mes vives félicitations et profonde gratitude à SEM le Président Laurent GBAGBO qui, au cours de son interview sur TV5 le mardi jeudi 29 octobre dernier a tout dit. En peu de mots, il a exposé tous les maux de la Côte d’Ivoire et décliner aussi le remède approprié. RESPECTER LES RÈGLES - NÉGOCIER
Seulement voilà…Que pouvons-nous attendre de ces personnes, fussent-ils des frères et sœurs, mais qui ont perdu tout repère et toute boussole social, culturel, spirituel ? Que pouvons-nous conclure avec des gens dont le mérite est le reniement des règles communautaires les plus élémentaires ? Que pouvons-nous espérer de gens qui n’espèrent eux-mêmes rien ? Le Président GBAGBO en indiquant que le mal dont souffre notre pays est le non-respect des règles que nous donnons nous-mêmes, aura diagnostiqué NOTRE MAL, le vrai.
Mon propos va concerner le respect des règles. En ce qui concerne le respect des règles, il n’est pas seulement propre aux hommes, mais au règne animal dont l’homme est l’espèce la plus évoluée. Pour ceux qui suivent les documentaires sur le monde animal, on constate que chaque espèce d’animal a ses règles et le non-respect par l’un des membres en fait de facto un exclu.
Alors, d’où vient-il qu’un groupe de personnes choisissent volontairement d’enfreindre les règles et demandent aux autres d’accepter et de le supporter ? De subir sans mot dire ?
On n’est même plus au stade de la méchanceté, de l’incompréhension, mais plutôt dans le spectre de l’incongruité et du macabre ; c’est-à-dire, prenez le cas de quelqu’un à qui on demande d’envoyer son animal de compagnie, de le tuer, d’en partager la viande et de disparaitre sans mot dire. On est dans le cas où un locataire qui habite votre maison, refuse de la libérer au terme du contrat de location, se munie d’une arme et vous demande d’accepter qu’il reste dans la maison sans un nouvel accord, si non votre vie en dépend.
Or, c’est quoi les règles en communauté ? A ce propos, je me permets de donner des exemples pour en étayer ma compréhension. Les règles en communauté nous enseignent la civilité, le savoir-vivre c’est-à-dire le respect d'autrui, la politesse ou la courtoisie. Elles limitent et régulent notre liberté à l’effet de permettre l’expression de celle des autres membres de la communauté. En droit, c’est l’ensemble des lois et textes règlementaires qui fondent le vivre ensemble, un slogan de campagne électorale en son temps.
Le Poro en pays sénoufo
Étant sénoufo (et c’est quasi pareil dans toutes nos ethnies), je prends le cas du Poro. On peut ne pas le faire, mais on s’y éloigne et quel que soit votre statut social, on ne vous y voit jamais aux lieux de cérémonies. Et quand vous acceptez d’être initié, vous vous soumettez aux règles. J’ai en mémoire l’exemple du député feu Dramane COULIBLAY, fils du Patriarche Péléforo GON, deuxième député de Korhogo (1960) après Houphouët Boigny qui fût amendé en 1973 pour manquement et exclus du bois sacré et interdit de présence à toutes cérémonies. Il dû s’acquitter de l’amande (bœufs, chèvres, poulets et liquidités) avant d’être autorisé à toutes cérémonies. Et pourtant, il était CHEF.
En 2010, lors des funérailles de mon défunt père, pour avoir manqué à une règle, j’ai dû m’acquitté d’une très forte amande que je n’oublierai pas de sitôt. Et pourtant, j’étais à l’époque Conseiller à la Présidence, DNCA chargé du budget et des finances du candidat Laurent GBAGBO, Président de la République.
Au Poro, on ne défie pas un masque, le porteur fut-il votre fils. C’est le masque.
- Un vécu personnel du respect des règles.
En deuxième (2ème) année d’ESCA (ce fût l’année de la grève « libérez GBAGBO »), j’ai été très touché par le renvoi d’un de mes collègues dont la moyenne annuelle était de onze quatre-vingt-douze (11,92) sur 20. Il nous a dit qu’il allait voir son papa qui lui, était l’un des importants ministres du gouvernement d’Houphouët Boigny. Nous avions alors gardé l’espoir de le revoir. Puis deux jours après, il vint chercher ses affaires et nous annonça que son père lui avait ceci : « Quand tu entrais à l’ESCA tu savais très bien que pour être admis en classe supérieure, il faut avoir douze (12) de moyenne. Tu ne les as pas eus, eh bien, c’est la règle, il la respecter ». A la rentrée suivante, son père l’envoya poursuivre ses études à l’étranger. Cet exemple fût une grande leçon du respect des règles pour moi.
- Dans certaines organisations comme l’armée.
Les adeptes du cinéma Western se rappelleront certainement d’un film western qui fût diffusé à la télévision ivoirienne dans les années 1980. Dans ce film, un Lieutenant-Colonel du nom de Caldwell fût envoyé dans une garnison pour remplacer un colonel, commandant de la garnison admis à la retraite. Le cuisinier, un certain Caporal-Chef Caldwell qui était au service du commandant retraité fit valoir ses droits à la retraite au même moment que le Commandant. Quand le Commandant lui dit qu’il pouvait négocier pour qu’il reste encore quelque temps avec le jeune officier qui semblait bien l’apprécier, il répondit à voix basse : « Mon Commandant, le Colonel Caldwell est mon unique fils ». Tous les soldats furent surpris qu’un père puisse servir durant tout ce temps son fils ! Mais le père n’avait fait qu’appliquer les règles de l’armée. Le Caporal-Chef Caldwell servait son supérieur le Lieutenant-Colonel Caldwell et non son fils biologique Caldwell.
- La constitution ivoirienne de 2016.
La constitution de 2016 fût commandée et obtenue par Alassane Ouattara. Ce texte alors élaboré sous sa dictée, va être présenté au peuple ivoirien comme le rempart à désormais tout dérapage, comme le désormais garant de la légalité dans un état de droit. On se souvient d’ailleurs, des déclarations du Ministre CISSÉ Bacongo sur Africa 24 qui prédisait le KO si le président Alassane venait à vouloir briguer un nouveau mandat, la « nouvelle constitution le lui interdit ». Tout le monde se souvient de l’exposé du ministre SANSAN Kambilé devant les députés sur la question posée par un député quant à la possibilité pour Alassane Ouattara de briguer un autre mandat.
Quand le RHDP désigna Amadou GON comme candidat, personne ne leva le petit doigt, parce que les règles en la matière étaient respectées. La réclamation à l’époque de l’opposition ivoirienne portait alors sur la réforme de la CEI. Quant Amadou GON fût rappelé à Dieu (RIP), on aurait vu alors le Président Alassane Ouattara tout mettre en œuvre pour « convaincre » les députés de changer les règles afin lui permettre d’être candidat, certains aurais été choqués voir abasourdis de ce changement mais on aurait compris car les règles auraient été changées. Hélas pour paraphraser le Président GBAGBO, « on ne refait pas un homme ». Mais, au lieu de cela, qu’on maintienne la constitution de 2016 en l’état et qu’on veuille nous convaincre qu’elle crée une nouvelle république qui « remet les compteurs à zéro » et nous amener à accepter que Monsieur Alassane Ouattara peut être candidat ! j’en souffre !
En ce qui me concerne, cela ressemble à me convaincre que je peux me rendre à Korhogo en bateau comme à San-Pedro, que feu le Président Houphouët que j’ai connu et saluer au moins une fois, était un blanc comme feu le Président Mitterrand, même si les deux furent membres du gouvernement français de l’époque, qu’il fait nuit à midi, ou que le coq de la basse-cour a commencé à pondre des œufs comme les poules…, j’en souffre !
- Éthique et comportement
Les élections du samedi dernier nous ont donné à voir des bizarreries dans le nord. En effet, une de nos localités, on a correctement voté dans le calme. Mais pas d’affluence. La raison selon les populations serait liée à la mévente de l’anacarde. Ne demandez pas à ces pauvres paysans c’est quoi une limitation des mandats ; « c’est une affaire de connaitre papier ». Mais en refusant d’aller voter, elles exprimaient ainsi leur mécontentement par rapport à la mévente de l’anacarde. Le prix du kilo d’anacarde annoncé pour 400 f cfa a été au plus à 200 f cfa.
Dans certains bureaux de vote visités, on a observé :
- Bureau 1 ; 674 inscrits, 43 votants dont 7 bulletins nuls, tx de participation = 6,38 % ;
- Bureau 2 ; 597 inscrits, 35 votants dont 3 bulletins nuls, tx de participation = 5,86 % ;
- Bureau 3 ; 789 inscrits, 107 votants dont 18 bulletins nuls, tx de participation =13,56 % ;
- Bureau 4 ; 743 inscrits, 57 votants dont 21 bulletins nuls, tx de participation 7,67 % ;
- Bureau 5 ; 788 inscrits, 68 votants dont 34 bulletins nuls, tx de participation 8,63 % ;
- Bureau 6 ; 332 inscrits, 34 votants dont 2 bulletins nuls, tx de participation 10,24 %.
Dix-sept (17) bureaux de votes de cette localité ont voté, avec un taux de participation maximum de 14,56 %. Après le dépouillement sur les lieux de vote, les PV ont été emmenés à la CEI régionale à Korhogo. Le lendemain, les résultats annoncés pour cette localité donnait un taux de participation de 91,2%, alors que le taux le plus élevé sur place était de 14,56 %.
Alors, dans cette localité où plus de 80 % des jeunes sont allés à l’école jusqu’au cours moyen au moins ; dispose de téléphones smartphones, sont sur WhatsApp et naviguent sur internet, quel exemple de probité et d’honnêteté leur donne-t-on ? Serait-on surpris que ces jeunes mélangent des cailloux dans les noix de cajou avant de les commercialiser ? Ou qu’ils arrosent leur coton graine avant de le livrer dans les usines d’égrenage avec le risque d’incendie ? Que le riz paddy qu’ils livrent dans les rizeries ne soient pas bien trié ?
Les enjeux de nos comportements sont ailleurs plus que là où nous le croyons. Ne détruisons pas l’avenir de notre beau pays par nos comportements irresponsables.
La Côte d’Ivoire est divisée désormais en deux catégories :
- Celle de ceux qui comprennent quelque chose dans le principe du respect des règles comme la base du contrat social et qui, au prix de leur vie ne vont jamais accepter d’y renoncer. Je fais partie de ceux-là ;
- Celle de ceux qui malheureusement se sont laissé convaincre par raison ou par naïveté qu’il fait nuit à midi et qui hélas seront comptables de la désarticulation de notre beau pays. Que ceux-là arrêtent de crier au loup car ce sont eux-mêmes les vrais loups.
Quelles leçons, quelle éducation, quel repère veut laisser cette dernière catégorie aux générations futures ? Le tribunal de l’histoire jugera de leur choix. La vie est en choix, bien que certains choix s’imposent !
Sans rancune ni haine… !
SORO Coton
(SGA du FPI – VP de EDS)